Publié le 15 mars 2024

La clé du style hivernal montréalais n’est pas d’empiler des couches, mais de maîtriser la thermorégulation active pour gérer les chocs thermiques urbains.

  • Abandonnez le coton, qui retient l’humidité, au profit de la laine mérinos qui respire et vous garde au sec.
  • Investissez dans des bottes imperméables mais élégantes et une garde-robe capsule polyvalente pour affronter les quatre saisons extrêmes du Québec.

Recommandation : Auditez votre garde-robe pour remplacer les pièces passives (coton) par des matières techniques et intelligentes qui travaillent pour vous.

Le réveil sonne. Dehors, c’est le blanc polaire, le thermomètre affiche un -15°C qui pique le visage. Le réflexe ? Superposer un t-shirt, un gros pull en laine, et enfiler son manteau le plus épais. Mais voilà le piège montréalais : deux heures plus tard, après avoir sué dans un wagon de métro bondé, vous marchez sous un soleil printanier qui a fait grimper le mercure à +5°C. Vous avez trop chaud, vous êtes humide, et votre look « expédition Antarctique » est ridicule en terrasse. Cette galère, cette frustration de devoir choisir entre l’élégance et le confort thermique, toutes les citadines actives du Québec la connaissent.

On nous répète sans cesse le mantra des « trois couches » et l’importance d’un « bon manteau ». Ces conseils, bien qu’utiles pour un touriste, ignorent la réalité de notre quotidien : le choc thermique constant entre intérieur et extérieur. Le vrai problème n’est pas seulement d’avoir froid, mais de gérer la transpiration et la surchauffe sans sacrifier son style. La solution ne se trouve pas dans l’accumulation, mais dans la stratégie. Et si la véritable clé n’était pas l’épaisseur de vos vêtements, mais leur intelligence ? Si le secret résidait dans une approche de thermorégulation active, où chaque pièce de votre garde-robe devient un outil pour gérer la chaleur et l’humidité ?

Cet article n’est pas un énième guide sur la technique de l’oignon. C’est votre nouvelle bible du style pragmatique montréalais. Nous allons déconstruire les mythes, vous apprendre à choisir les bonnes matières et les pièces clés pour naviguer ces variations extrêmes avec aisance et élégance. Fini le sacrifice esthétique. Préparez-vous à bâtir un système vestimentaire qui travaille pour vous, et non contre le climat.

Pour vous plonger dans l’atmosphère unique de cette saison, la vidéo suivante capture avec humour et justesse le quotidien de l’hiver québécois. Un excellent complément visuel à nos conseils pratiques pour mieux comprendre les défis que nous nous apprêtons à relever avec style.

Pour vous aider à naviguer les subtilités du style hivernal montréalais, nous avons structuré ce guide en plusieurs étapes clés. Chaque section aborde un défi spécifique et vous offre des solutions concrètes, de la sélection des matières à la construction d’une garde-robe durable.

Pourquoi le coton est-il votre pire ennemi sous votre manteau d’hiver ?

C’est un réflexe quasi universel : enfiler un t-shirt en coton comme première couche. En été, c’est parfait. En hiver à Montréal, c’est la pire erreur que vous puissiez commettre. Le problème fondamental du coton est sa gestion de l’humidité. Lorsque vous passez du froid glacial de la rue à la chaleur d’un métro ou d’un commerce, votre corps transpire pour réguler sa température. Le coton, au lieu d’évacuer cette humidité, l’absorbe comme une éponge. En effet, des guides pratiques pour les nouveaux arrivants confirment que le coton absorbe et retient 100% de l’humidité de transpiration. Une fois gorgée d’eau, cette couche de coton devient froide et humide contre votre peau.

Lorsque vous retournez à l’extérieur, cette humidité emprisonnée gèle littéralement, provoquant un coup de froid immédiat et annulant tous les bénéfices de votre manteau dispendieux. C’est le fameux « frette humide » que tout Québécois redoute. Vous avez froid non pas parce que votre manteau n’est pas assez chaud, mais parce que votre première couche travaille contre vous. C’est l’antithèse de la thermorégulation active. Pour un confort optimal, la première couche doit être respirante et capable d’évacuer la sueur loin de la peau. C’est là que des matières comme la laine mérinos entrent en jeu, transformant complètement votre expérience du confort hivernal.

Comparaison microscopique des fibres de coton saturées versus mérinos respirantes

Cette image illustre parfaitement la différence structurelle. Les fibres de coton, lisses et saturées d’humidité, se collent et perdent toute capacité isolante. À l’inverse, les fibres de laine mérinos, naturellement ondulées, créent des poches d’air qui emprisonnent la chaleur tout en permettant à la vapeur d’eau de s’échapper. En somme, choisir la bonne première couche est la base de tout système vestimentaire efficace contre les chocs thermiques urbains.

Votre plan d’action : Éliminer le coton de votre système de couches

  1. Audit de vos premières couches : Identifiez tous vos sous-vêtements, camisoles et t-shirts en coton ou polyester. Ce sont eux qui emprisonnent l’humidité et créent l’inconfort.
  2. Investissement stratégique : Privilégiez des hauts en laine mérinos avec une composition d’au moins 60 %. C’est le seuil pour bénéficier pleinement de ses vertus thermorégulatrices et anti-odeurs.
  3. Maîtrise du multicouche : Adoptez un système à deux niveaux : une première couche de mérinos léger (150-200g/m²) pour le quotidien, et ajoutez une deuxième couche de mérinos plus épais (250g/m²) pour les jours de grand froid.
  4. Validation pratique (le « Test du Métro ») : Portez votre nouvelle première couche en mérinos lors d’un trajet en transport en commun. Vous devriez pouvoir rester actif jusqu’à 4 heures sans ressentir l’accumulation d’humidité ou d’odeur.
  5. Optimisation budgétaire : Il est plus judicieux d’investir dans 2 ou 3 hauts en mérinos de qualité qui serviront tout l’hiver, plutôt que de posséder 10 t-shirts en coton qui sabotent votre confort.

Bannir le coton est donc le premier pas vers le confort. Mais cette logique de performance doit s’appliquer à l’ensemble de votre tenue, à commencer par ce qui affronte directement les éléments : vos bottes.

Comment repérer des bottes imperméables qui ne ruinent pas votre tenue de bureau ?

Le deuxième champ de bataille du style hivernal montréalais se situe à vos pieds. Trouver la paire de bottes capable d’affronter la « slush », le sel et les bancs de neige tout en étant acceptable pour une réunion de bureau relève du casse-tête. Le compromis semble inévitable : soit des bottes d’expédition chaudes mais massives, soit des bottillons élégants mais qui prendront l’eau à la première flaque. C’est un parfait exemple du sacrifice esthétique que nous cherchons à éviter. Heureusement, le marché québécois a évolué et propose des solutions qui allient technicité et design.

La clé est de chercher des marques qui intègrent des membranes imperméables et respirantes (comme le Gore-Tex ou des technologies propriétaires) dans des silhouettes urbaines. Des détails comme les coutures scellées, les semelles antidérapantes à crampons discrets et le cuir traité sont des indicateurs de qualité. Une autre stratégie, adoptée par de nombreux professionnels montréalais, est celle de la « double chaussure » : porter des bottes performantes pour le trajet et changer pour des escarpins ou des mocassins une fois au bureau. Mais l’idéal reste de trouver la botte « tout-en-un ».

Étude de cas : La philosophie de la botte unique d’Isabelle Deslauriers

L’artisane montréalaise Isabelle Deslauriers, créatrice de la marque Desloups, résume parfaitement la mentalité pragmatique. Elle confirme que le secret d’un hiver réussi est simple : « tu achètes un bon manteau et une bonne paire de bottes ». En se spécialisant dans des pièces urbaines qui fonctionnent de -25°C à +5°C, elle démontre qu’il est possible de créer des produits qui évitent aux citadins d’avoir l’air de partir en expédition polaire. Cette approche s’applique directement aux bottes : la pièce doit être pensée pour la ville, alliant protection maximale et style épuré.

Pour vous aider à vous y retrouver, plusieurs marques se sont spécialisées dans ce créneau. Le tableau suivant compare quelques options populaires et fiables disponibles au Québec, en évaluant leur adéquation avec un environnement professionnel.

Comparatif de bottes d’hiver élégantes pour le bureau
Marque Style Imperméabilité Prix moyen CAD Acceptabilité bureau
La Canadienne Bottillons élégants Excellent 400-600 Très élevée
Blundstone Chelsea boots Bon 250-350 Élevée (Mile-End)
Bobbies (La Mandaree) Bottines urbaines Très bon 300-450 Élevée
Pajar Bottes hiver fashion Excellent 200-400 Moyenne à élevée

Une fois la base technique assurée (matières respirantes, bottes imperméables), on peut enfin s’amuser avec les tendances qui définissent le style montréalais.

Carreaux ou minimalisme : quelle tendance montréalaise vous met le plus en valeur ?

Montréal est une ville de contrastes, et sa mode ne fait pas exception. Deux grandes esthétiques cohabitent et définissent le style de ses quartiers les plus emblématiques : d’un côté, le look « bûcheron-chic » décontracté, incarné par la chemise à carreaux en flanelle ; de l’autre, un minimalisme architectural, avec des lignes épurées et des palettes monochromes. Ces deux tendances ne sont pas que des choix de mode, elles sont le reflet de deux facettes de l’identité de la ville : son amour pour la nature et les grands espaces, et sa créativité urbaine et sophistiquée.

Comme le résume une analyse du marché local, « le minimalisme de Frank and Oak et les lainages colorés de mimiHammer reflètent deux faces de l’identité mode montréalaise ». La question n’est pas de choisir un camp, mais de savoir comment jouer avec ces codes pour créer un style qui vous est propre et qui s’adapte à votre environnement. Le secret n’est pas d’adopter un uniforme, mais de piger dans ces deux univers pour construire une silhouette équilibrée. Une base minimaliste (un manteau noir bien coupé, un pantalon droit) peut être dynamisée par une chemise à carreaux ou une écharpe colorée.

Votre quartier peut aussi être une source d’inspiration. Le style n’est pas le même sur le Plateau, à Griffintown ou dans le Vieux-Montréal. Voici un petit guide pour vous aider à adapter ces tendances à votre quotidien :

  • Plateau Mont-Royal : C’est le fief du look bûcheron-chic. Osez la chemise à carreaux en flanelle épaisse, portée ouverte sur un haut en mérinos, avec un jean ample et des Blundstones. C’est un style décontracté mais étudié.
  • Griffintown : L’architecture moderne du quartier appelle un minimalisme structuré. Pensez à des manteaux longs aux coupes nettes, des palettes de noir, gris et camel, et des pièces aux volumes affirmés.
  • Mile-End : Le quartier créatif par excellence où les deux styles fusionnent. La clé est le mélange : une base minimaliste (pantalon noir, bottes noires) rehaussée par un accessoire fort à carreaux, comme une grande écharpe ou un sac.
  • Vieux-Montréal : L’élégance est de mise. On adapte son look du bureau au 5 à 7 en misant sur des pièces classiques et en ajoutant une touche « statement » comme une écharpe en soie ou un bijou audacieux.
  • Centre-ville : Le mot d’ordre est l’efficacité. Le style est plus classique, mais une touche de couleur vive sur les accessoires (gants, tuque) permet de se démarquer.

Peu importe la tendance choisie, une règle pragmatique demeure : certains choix, comme les talons aiguilles, sont tout simplement une erreur stratégique sur les trottoirs de la métropole.

L’erreur de porter des talons aiguilles sur les trottoirs glacés

On peut être une fashionista aguerrie, il y a des batailles qu’on ne peut pas gagner contre l’hiver québécois. L’une d’elles est celle des talons aiguilles sur un trottoir glacé ou couvert de « slush ». C’est une erreur de débutante qui peut avoir deux conséquences fâcheuses : une chute dangereuse ou la destruction pure et simple de vos souliers préférés. La surface de contact minime d’un talon aiguille n’offre aucune adhérence sur la glace, transformant chaque pas en un risque de glissade. Mais le danger le plus insidieux pour vos chaussures est la fameuse slush montréalaise.

Ce mélange corrosif de neige fondue, de calcium et de gravier est l’ennemi juré du cuir et du suède. Un pas malencontreux dans une flaque de slush, et le sel s’incruste dans la matière, laissant des auréoles blanchâtres ou verdâtres quasi impossibles à faire partir.

Les Montréalais connaissent bien le phénomène de la slush, ce mélange de neige fondue avec de la terre et le fameux gros sel. Si par accident vous mettez votre pied dedans avec des talons, vos chaussures seront obligatoirement abîmées par le sel qui les rend d’une couleur verte douteuse, et vous devrez soit racheter une paire, soit les emmener chez le cordonnier pour tenter un ultime sauvetage.

– Témoignage d’une Montréalaise, Nomad Junkies

Faut-il pour autant renoncer à la hauteur ? Absolument pas. La solution réside dans le choix d’un talon carré ou bloc. Ces talons offrent une surface de contact beaucoup plus large, garantissant une meilleure stabilité. Associés à une semelle crantée en caoutchouc, ils représentent le compromis parfait entre l’élégance et la sécurité. De nombreuses marques de bottes d’hiver proposent désormais des modèles avec ce type de talon, vous permettant de gagner quelques centimètres sans risquer votre vie ou vos souliers.

Bottillons à talons carrés adaptés aux conditions hivernales de Montréal

Pour les irréductibles du talon fin, il existe une stratégie de contournement typiquement montréalaise : le RÉSO. Le réseau souterrain de la ville, qui relie stations de métro, centres commerciaux et tours de bureaux, est une véritable ville sous la ville. Il permet de traverser une bonne partie du centre-ville au chaud et au sec. C’est la seule situation où les talons plus délicats sont envisageables : vous portez vos bottes d’hiver pour le trajet jusqu’au métro, puis vous profitez du réseau souterrain pour vous déplacer avec vos chaussures de bureau sans jamais affronter la glace.

Cette logique d’adaptation s’applique aussi à la pièce maîtresse de notre garde-robe hivernale : le manteau. Savoir quand le ranger est tout un art.

Quand ranger votre Canada Goose pour passer au trench sans grelotter ?

C’est l’un des plus grands dilemmes du printemps montréalais : ce moment fugace et imprévisible où l’on peut enfin laisser son gros manteau d’hiver au placard. On rêve de la légèreté d’un trench ou d’une veste en jean, mais la météo québécoise est joueuse. Un après-midi à 12°C peut être suivi d’une matinée à -5°C avec des rafales de vent. Ranger son manteau d’hiver trop tôt est le gage d’un réveil glacial et d’un sérieux inconfort. Alors, comment savoir quand faire la transition ? La réponse se trouve dans l’observation et la stratégie.

Le calendrier est un mauvais guide. Fiez-vous plutôt aux données climatiques : une compilation des moyennes pour le Québec montre que les températures en mars oscillent entre -5°C et -15°C, avec seulement quelques rares journées atteignant le point de congélation. La vraie transition se joue plutôt à la mi-avril, voire début mai. Un bon indicateur visuel est l’état de la neige sur le Mont-Royal : tant qu’il y a des plaques blanches visibles, méfiez-vous. Le vent est aussi un facteur crucial ; un soleil radieux peut cacher un vent glacial qui nécessite encore une protection sérieuse.

La solution la plus intelligente pour cette période de transition n’est pas de passer brutalement du gros manteau au trench, mais d’adopter une solution hybride. C’est le moment idéal pour la polyvalence radicale. La meilleure technique est celle du « trench + doudoune ultra-légère ». Vous portez une doudoune fine et compressible (de type Uniqlo ou Patagonia) sous votre trench-coat. Le matin, quand il fait froid, cette combinaison vous offre une excellente isolation. L’après-midi, quand le temps se réchauffe, vous pouvez facilement retirer la doudoune et la ranger dans votre sac. Cette approche modulaire est l’incarnation de la thermorégulation active. Elle vous donne le contrôle et vous permet de vous adapter en temps réel aux caprices de la météo, tout en affichant un look printanier.

Cette maîtrise des couches et des matières est la clé, surtout lorsqu’il s’agit de gérer le défi ultime : la transpiration par grand froid.

Laine mérinos ou coquille Gore-Tex : comment gérer la transpiration par -15°C ?

Gérer la transpiration est un défi majeur, particulièrement lors d’activités physiques par temps froid, comme une marche rapide pour attraper son bus ou une balade à BIXI hivernal. On pourrait penser qu’il faut simplement empiler les couches isolantes, mais c’est une erreur. Si la chaleur et l’humidité corporelles ne sont pas évacuées, vous vous retrouverez rapidement trempé sous votre manteau, avec un risque élevé d’hypothermie dès que vous vous arrêtez. C’est là que le choix stratégique entre des matières comme la laine mérinos et une coquille en Gore-Tex devient crucial. Il ne s’agit pas de choisir l’une contre l’autre, mais de comprendre leur rôle complémentaire dans un système vestimentaire performant.

La laine mérinos, comme nous l’avons vu, est la reine de la première couche. Sa mission est de gérer l’humidité directement sur la peau. Elle est respirante et thermorégulatrice. La coquille externe en Gore-Tex (ou une technologie similaire) a une mission différente : vous protéger des éléments extérieurs (vent, neige, pluie) tout en permettant à la vapeur d’eau évacuée par vos couches internes de s’échapper. C’est une barrière à sens unique. Comme le souligne un expert, le choix des fibres est primordial.

Les gens qui transpirent beaucoup devraient favoriser des fibres qui respirent, ce qui est le cas de la laine mérinos. D’abord, éviter le coton ou le polyester, qui a l’effet de se mettre un sac de plastique sur le dos !

– Martin, expert chez Smartwool, Racines Magazine

La combinaison idéale dépend entièrement de votre activité. Utiliser une coquille Gore-Tex pour un simple trajet en métro serait excessif et vous ferait surchauffer. À l’inverse, se contenter d’une couche de mérinos pour une randonnée sur le Mont-Royal par -20°C avec du vent serait insuffisant. Le tableau suivant vous aide à choisir la bonne combinaison pour différentes situations urbaines.

Cycliste hivernal montréalais démontrant le système de couches adapté
Comparaison mérinos vs Gore-Tex pour différentes activités hivernales
Activité Mérinos seul Gore-Tex seul Combinaison idéale
Vélo urbain/BIXI Bon jusqu’à -10°C Protection vent excellente Mérinos + coquille légère
Randonnée Mont-Royal Parfait en montée Nécessaire au sommet Système 3 couches complet
Transport en commun Idéal (anti-odeur) Trop chaud Mérinos seul suffit
Marche urbaine -20°C Insuffisant seul Coupe-vent efficace Mérinos + isolation + Gore-Tex

Cette intelligence vestimentaire ne s’arrête pas à la porte de la maison. Elle peut même avoir un impact sur vos finances.

Quand investir dans des pantoufles en laine de mouton pour réduire votre facture de chauffage ?

Notre obsession pour la chaleur et le confort ne s’arrête pas une fois le manteau et les bottes retirés. À l’intérieur, la tentation est grande de monter le thermostat pour recréer un cocon douillet. Cependant, avec les coûts de l’énergie qui grimpent, chaque degré compte. Une stratégie simple, souvent négligée, pour améliorer son confort thermique à la maison tout en réalisant des économies est d’investir dans une bonne paire de pantoufles, et pas n’importe lesquelles : des pantoufles en laine de mouton (shearling).

Le principe est le même que pour vos vêtements d’extérieur : la laine de mouton est un isolant naturel exceptionnel. Elle garde vos pieds au chaud en créant une barrière contre le froid qui peut remonter des planchers, surtout dans les appartements plus anciens du Plateau ou de Rosemont. En gardant vos extrémités au chaud, vous augmentez votre sensation de confort global, ce qui vous permet de baisser le chauffage de quelques degrés sans même vous en rendre compte. L’impact sur votre facture peut être significatif. En effet, selon les données d’Hydro-Québec, baisser le thermostat de 1°C permet d’économiser environ 2% sur les coûts de chauffage.

L’investissement initial dans une paire de pantoufles de qualité (autour de 80-150$) peut donc être rapidement rentabilisé. Au-delà de l’aspect financier, c’est un geste de confort ultime. Le rituel de troquer ses bottes d’hiver pour des pantoufles douillettes en rentrant chez soi est un petit luxe qui change la perception de la saison froide. C’est un élément de slow living à la québécoise, une façon d’embrasser l’hiver et de le rendre plus agréable. Recherchez des marques qui utilisent de la véritable peau de mouton retournée et des semelles robustes pour une durabilité maximale. C’est un achat que vous ne regretterez pas lorsque la prochaine tempête de neige frappera.

Finalement, tous ces principes – choix des matières, polyvalence, adaptation – convergent vers un objectif ultime : créer une garde-robe capsule parfaitement adaptée à notre climat extrême.

À retenir

  • La thermorégulation est la clé : privilégiez la laine mérinos qui respire et bannissez le coton qui retient l’humidité et le froid.
  • Style et fonction ne sont pas opposés : investissez dans des bottes imperméables mais urbaines, avec des talons carrés pour la stabilité sur la glace.
  • La polyvalence est reine : utilisez la technique du « trench + doudoune packable » pour gérer les transitions saisonnières et les variations de température dans une même journée.

Comment créer une garde-robe capsule adaptée aux 4 saisons extrêmes du Québec avec seulement 30 pièces ?

Face aux défis climatiques du Québec, l’idée de construire une garde-robe minimaliste peut sembler contre-intuitive. Comment affronter -30°C en janvier et +30°C en juillet avec un nombre limité de vêtements ? La réponse est la garde-robe capsule stratégique. Il ne s’agit pas de posséder moins, mais de posséder mieux. Chaque pièce doit être un investissement, choisie pour sa polyvalence radicale, sa qualité et sa capacité à s’intégrer dans un système de couches performant. Une garde-robe de 30 pièces bien choisies sera beaucoup plus efficace qu’un placard rempli de 150 articles inadaptés.

Pour bien s’habiller en hiver au Canada, il faut un minimum investir dans 1 ou 2 sous-couches en laine de Mérinos. C’est la Rolls Royce des matières textiles.

– Slow Life and Travel, Guide expérience hivernale

La base de cette garde-robe repose sur des pièces de fondation ultra-performantes, principalement les couches de base et intermédiaires. C’est là que l’investissement est le plus important. Un bon haut en mérinos vous servira sous un pull en hiver, seul au printemps, et lors des soirées fraîches d’été. Voici un exemple de structure pour une garde-robe capsule québécoise de 30 pièces, conçue pour une polyvalence maximale :

  1. Base (10 pièces) : 3 hauts en laine mérinos (un léger, un moyen, un épais), 2 leggings en mérinos (pour mettre sous les jeans ou les pantalons), 2 jeans durables de bonne qualité, et 3 chemises (en flanelle ou en Tencel pour la respirabilité).
  2. Couches intermédiaires (8 pièces) : 2 pulls en laine de qualité, 2 cardigans polyvalents, 1 veste en polaire technique, 1 gilet isolant (doudoune sans manches), et 2 blazers structurés pour le bureau.
  3. Couches extérieures (5 pièces) : 1 manteau 3-en-1 (avec une doublure amovible), 1 trench imperméable, 1 doudoune légère et compressible (« packable »), 1 coupe-vent, et 1 veste de mi-saison stylée.
  4. Accessoires et chaussures (7 pièces) : 2 écharpes (une légère, une épaisse en laine), 2 paires de gants/mitaines, 1 tuque de qualité, et 2 paires de bottes essentielles (une pour la ville, une pour la grosse neige).

Ce noyau de 30 pièces fonctionnelles peut ensuite être complété par 5 à 6 pièces plus tendance ou vintage, trouvées dans les excellentes friperies du Plateau comme Ruse ou Shwap Club, pour ajouter de la personnalité sans surcharger. Cette approche vous assure d’être parée à toute éventualité, avec des pièces qui travaillent ensemble pour vous garder confortable et stylée, toute l’année.

Construire cette garde-robe capsule est l’aboutissement de votre démarche. C’est un projet à long terme qui transformera radicalement votre rapport à vos vêtements et à l’hiver. Commencez dès aujourd’hui par auditer votre placard et identifiez la première pièce passive à remplacer par un vêtement actif et performant.

Questions fréquentes sur comment s’habiller pour l’hiver québécois

Quand peut-on vraiment ranger son manteau d’hiver au Québec ?

Généralement pas avant la mi-avril, et il est sage de garder toujours une doudoune légère à portée de main jusqu’en mai pour les matinées fraîches ou les soirées qui se refroidissent vite.

Comment savoir si c’est un ‘faux printemps’ ?

Si la neige n’a pas complètement fondu sur le Mont-Royal et que le vent reste glacial malgré le soleil, c’est un piège. Fiez-vous à la température ressentie et à la présence de vent, pas seulement au thermomètre.

Quelle est la meilleure technique de transition vestimentaire ?

La technique la plus efficace est celle du « trench + doudoune ultra-légère packable ». Elle permet de s’adapter facilement à des variations de plus de 15 degrés dans la même journée en ajoutant ou retirant la couche isolante.

Rédigé par Sophie Bouchard, Styliste de mode et consultante en achat écoresponsable, Sophie œuvre depuis 10 ans dans l'industrie du vêtement à Montréal. Elle se spécialise dans la mode locale, les textiles techniques hivernaux et la consommation éthique.